Pour des informations plus complètes et détaillées sur les accouplements d’odonates, vous pouvez consultez ces très bonnes pages sur la reproduction des insectes.
Odonates
Parmi les insectes, on trouve chez les odonates, ordre des libellules (anisoptères) et des demoiselles (zygoptères), certaines des postures d’accouplement les plus spectaculaires
Accouplements d’odonates : Tandem
Dès la fin de la parade nuptiale, le mâle saisit la femelle à l’aide d’appendices anaux, sortes de pinces abdominales, également appelées « cerques abdominaux », situées à l’extrémité de son corps. Les appendices sont des cercoïdes ainsi que des cerques ou une lame supra-anale selon l’espèce. Ces organes préhensiles peuvent ici être observés chez le mâle, rouge, d’un sympètre (anisoptère=libellule) qui saisit la femelle, jaune, par l’arrière de la tête.
Les pinces abdominales des mâles sont spécifiques de chaque espèce. Les deux sous-ordres des odonates, anisoptères et zygoptères, assurent d’ailleurs la liaison du tandem d’une manière distincte: les anisoptères (libellules) accrochent la tête des femelles tandis que les zygoptères (demoiselles) enserrent leur prothorax, c’est-à-dire le premier segment du thorax.
La figure ainsi formée est appelée « tandem« . Pour les espèces s’accouplant à terre, le couple vole en tandem jusqu’à trouver un site favorable pour procéder à la fécondation.
Curieusement, aucune liaison anatomique interne ne relie les testicules du mâle à son appareil d’insémination situé très en avant sur l’abdomen. Avant la copulation, le mâle doit donc d’abord transférer, vers cet appareil copulateur, son sperme depuis son orifice génital situé à l’arrière de l’abdomen.
Accouplements d’odonates : Coeur copulatoire
Pour recueillir les spermatophores (sorte de sacs où le mâle rassemble ses spermatozoïdes), la femelle doit ensuite recourber son corps et placer l’extrémité de son propre abdomen, où se situe son ovipore, contre le deuxième segment de celui du mâle où se situe son appareil reproducteur. Il en résulte une posture d’accouplement en forme de « roue » ou plus poétiquement, de « cœur » appelée « cœur copulatoire« .
C’est la phase de transfert du sperme qui est visible sur ces images de quelques zygoptères: caloptéryx éclatants, et agrions élégants, porte-coupe et à larges pattes. Pour ces espèces, le mâle est plutôt bleu tandis que la femelle est à dominante verte ou brunâtre. Distinguer les demoiselles les unes des autres requiert souvent un examen attentif.
Autres zygoptères, les agrions délicats sont d’un beau rouge mais passent inaperçus du fait de leur petite taille. Chez les lestes verts, plus gros, les individus sont verts comme leur nom l’indique même si les femelles semblent parfois tirer vers le brun.
La posture acrobatique du cœur copulatoire n’empêche absolument pas les couples de s’envoler. D’ailleurs, chez les anisoptères, il semble que ce soit généralement en vol, et non posé, que le tandem adopte la position d’accouplement proprement dit. Les deux partenaires participent au vol. Cet exploit est rendu possible par la grande manœuvrabilité des odonates qui contrôlent indépendamment chacune de leurs paires d’ailes.
Heureusement pour les photographes, ces libellules viennent parfois se poser pour copuler sur des tiges ou dans les feuilles des arbres avoisinant les eaux où la rencontre a lieu. Les anisoptères figurant dans cette page sont des sympètres communs, des orthètres réticulés et des anax parthénopes.
Le sperme transféré du mâle ne part pas immédiatement à la rencontre des ovules de la femelle. Il est stocké par celle-ci dans sa spermathèque pour une fertilisation retardée : les œufs ne seront fécondés qu’au moment de la ponte.
Accouplements d’odonates : Ponte
Chez de nombreuses espèces, le mâle maintient la femelle (en tandem) jusqu’à la fin de la ponte comme sur ces images. En effet, chez certaines, lorsqu’un mâle parvient à prendre la place d’un autre, il commence par enlever la semence de son prédécesseur avant de procéder à l’insémination. La ponte, souvent aquatique comme chez ces agrions, a lieu à des profondeurs variables selon l’espèce; certaines femelles vont jusqu’à s’immerger entièrement ! Les œufs sont soit abandonnés dans l’eau soit insérés dans les tissus végétaux.
Les agrions sont abondants et semblent exigeants sur le choix des sites de ponte. Les bonnes places peuvent alors se trouver très encombrées ! Moins nombreuses et défendant fermement leur territoire, les aeschnes disposent de plus d’espace. Toutefois les mâles éconduits viennent parfois perturber les accouplements de leur congénères.
Chez presque toutes les espèces du genre anax, genre de la famille des aeschnes, les femelles pondent maintenues en tandem par le mâle. Ainsi en va-t-il des anax parthénopes ci-dessus. La seule à s’émanciper lors de la dépose des œufs est la femelle de l’anax empereur.
Chez d’autres espèces, comme les sympètres rouge sang, la ponte a lieu en vol, avec le couple encore en tandem. L’ombre blanche au bout de la vulve de la femelle pourrait être un oeuf. Deux vidéos de ponte en vol sont visibles sur ce site. Autre cas particulier, le leste vert pond dans des incisions réalisées dans des tiges surplombant l’eau. Les œufs s’y développent et les larves qui en éclosent sortent de la tige pour se laisser tomber dans l’eau.
Pour en apprendre plus et découvrir des clés d’identification claires des espèces présentées dans cette page, nous vous recommandons la consultation de ce très intéressant site sur les odonates costarmoricains.