accouplement de chrysomèles de l'oseille

Accouplements de coléoptères

Les accouplements de coléoptères sont les plus faciles à observer et à photographier parmi les différents ordres d’insectes. Les coléoptères se postent souvent bien en évidence et ne sont généralement pas farouches. Ils ne semblent pas faire preuve de beaucoup d’originalité dans leurs postures. Les organes sexuels sont situés au bout de l’abdomen et pour toutes les espèces que j’ai pu photographier, ou seulement entrevoir, le mâle s’agrippe sur le dos de la femelle pour la féconder.

Pour des informations plus complètes et détaillées, vous pouvez consultez ces très bonnes pages sur la reproduction des insectes.

Coléoptères

Si les coléoptères sont caractérisés par des élytres rigides, certains ont en revanche un abdomen souple qui permet aux mâles d’atteindre les organes reproducteurs des femelles depuis leur position sur le dos de celles-ci. Cette souplesse est nettement visible sur ces vues de cantharides communes, téléphores fauves ou criocères du lis.

Cantharides communes (Cantharis fusca) et téléphores fauves (Rhagonycha fulva) sont deux représentants de la famille des cantharidés. Ils apparaissent en nombre et la reproduction est alors leur but principal. Si vous assistez à un premier accouplement, vous avez toutes les chances d’en observer rapidement plusieurs autres !

Il n’est pas toujours facile pour le mâle de se maintenir sur la femelle et certaines espèces disposent d’adaptations spéciales à cet effet. Ainsi les mâles des dytiques, gros coléoptères aquatiques, présentent-ils des ventouses au niveau des tarses antérieurs. Les cantharides ne sont pas munies de tels appendices et ne sont pas à l’abri de glissades ou autres accidents comme on le constate sur la photographie de droite. Heureusement pour elles, le lien copulatoire semble robuste et le mâle parvient à poursuivre l’insémination malgré sa position périlleuse.

Comme son nom le laisse entendre, le criocère du lis est un phytophage se nourrissant de plantes de la famille des liliacées. Ses élytres présentent un étrange aspect cireux qui en font un insecte très photogénique. L’accouplement mobilise toute son attention et les individus de l’image de droite ne s’interrompent même pas malgré leur capture dans un tube d’observation en verre !

L’organe reproductif de l’insecte mâle par lequel est excrété le sperme pendant la copulation avec un insecte femelle est appelé “l’édéage”. Il est visible sur l’accouplement de ces leptures tachetées (Rutpela maculata) et leptures fauves (Paracorymbia fulva): il s’agit du tube translucide blanchâtre à l’extrémité de l’abdomen du mâle qui le relie à l’extrémité de l’abdomen de la femelle en dessous de lui.

Entièrement déployé, l’édéage est plus long que sur les photos mais, hormis lors de la copulation, il reste enroulé à l’intérieur de l’abdomen.

C’est probablement également l’édéage qui est visible sur l’accouplement des chrysomèles du peuplier (Chrysomela populi) ci-dessus.

Belle gamme de couleurs métalliques, du rouge au bleu en passant par le jaune et le vert,  pour ces chrysomèles fastueuses (Chrysolina fastuosa), ci-dessus, rencontrées dans les monts du Cantal.

Chez les chrysomèles précédentes, comme chez cette autre espèce de chrysomèle rencontrée dans les Alpes (ci-dessus à gauche), ou chez le hanneton des jardins (ci-dessus à droite), on remarque que les mâles sont plutôt plus petits que les femelles.

Petit hanneton de 9 à 11mm, le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) présente une pilosité marquée. Ceux-ci se reproduisaient en nombre, fin mai, dans une clairière sableuse et ensoleillée d’une forêt du Val d’Orge. Remarquez l’impressionnant déploiement de l’appareil reproducteur du mâle bien visible ici.

Les coléoptères qui s’accouplent ici sont des gastrophyses vertes (Gastrophysa viridula) ou chrysomèles de l’oseille. Outre leur beau vert métallique, on notera l’abdomen hypertrophié de la femelle en période de reproduction.

Malgré l’aspect très différent des individus qui s’accouplent, les coccinelles photographiées ici appartiennent probablement à la même espèce : il doit s’agir de la “coccinelle asiatique” (Harmonia axyridis) introduite en France dans les années 80 pour la lutte contre les pucerons. Cette espèce est caractérisée par des couleurs et motifs très variables.

L’accouplement se produit ici sous l’œil (inquiet ou indifférent?) de nombreux pucerons, gage d’une nourriture abondante pour les futures larves. Notons au passage que le cycle de reproduction des pucerons (ordre des hémiptères) est assez particulier. Ceux-ci pratiquent en effet la parthénogénese pendant la plus grande partie de l’année et ne recourent à la reproduction sexuée qu’à l’automne pour donner des œufs d’hiver résistant au froid.

La coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) est l’espèce normalement la plus abondante en France même si l’asiatique la concurrence fortement dans le Val d’Orge. Toujours rouge, on peut la reconnaître à ses points noirs mieux dessinés; mais c’est l’aspect et la couleur du pronotum (face dorsale noire et blanche du prothorax) qui permet de s’assurer de sa détermination.

Les larves de coccinelle à sept points, grandes prédatrices de pucerons, sont plutôt grises avec des formes arrondies là où les coccinelles asiatiques ont des larves noires hérissées de petits picots. Pour passer l’hiver en diapause (activité métabolique réduite), Coccinella septempunctata se trouve des abris variés mais c’est la coccinelle asiatique qui vient en nombre se réfugier, et souvent mourir, dans les maisons et appartements.

Les petits coléoptères ci-dessus semblent avoir une prédilection pour les benoîtes communes. C’est dans des fleurs de cette plante qu’a lieu cet accouplement. Le doigt du photographe permet d’imaginer la taille de ces insectes. Petits et sans caractéristique particulière, leur détermination est délicate. L’image de droite montre la fin de la copulation au moment où le mâle se retire de la femelle. On y voit le dard, pointu et plutôt impressionnant, du mâle et une structure translucide souple de nature indéterminée émergeant de l’abdomen de la femelle.

Modestes coléoptères d’un demi centimètre environ, ces charançons verts (Polydrusus) font partie de la famille des curculionidés. Photographiés dans le Val d’Orge, ils s’accouplent ici sur une feuille d’ortie dans une posture similaire à celle des autres coléoptères de cette page.

Tombés d’un noisetier sur la nappe du pique-nique, ces balanins (Curculio nucum) ne cessent de s’y agiter et se séparent au bout d’une vingtaine de secondes. Ces charançons pondent en nombre dans les noisettes vertes encore tendres où les larves se développent plusieurs mois avant de se forer un petit trou de sortie circulaire.